The Camp a créé un collectif de scientifiques, d’activistes et de citoyens pour tenter de débarrasser les océans du plastique

Plastic Ethics a souhaité interviewer Marina Vassallo Rachline COO - Grand Challenges & Écosystèmes à The Camp et, Jean-Ronan Le Pen, chef du projet Océan à The Camp et coordinateur de réseaux pour la transition énergétique, l’environnement et les océans. Nous avons parlé ensemble du collectif créé à The Camp, Plastic & Ocean Platform réunissant activistes et scientifiques pour endiguer la pollution des océans.

The Camp, situé à Aix En Provence est le premier campus Européen consacré aux technologies émergentes et aux nouveaux usages. Cette initiative a permis de produire un rapport collectif, qui revient sur ce que l’on sait et ce que l’on ne sait pas sur la pollution plastique des océans et ses conséquences. Ce rapport a été présenté à San Diego aux États-Unis lors de la conférence internationale sur les débris marins organisée par la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) et le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement) et peut être consulté via un lien de téléchargement à la fin de cet interview.

© thecamp – 2018 / Images © Corinne Vezzoni et Associés Architecte pour thecamp – Golem Images. Fred Bruneau, Caroline Capelle Tourn et Géraldine Aresteanu pour thecamp.

© thecamp – 2018 / Images © Corinne Vezzoni et Associés Architecte pour thecamp – Golem Images. Fred Bruneau, Caroline Capelle Tourn et Géraldine Aresteanu pour thecamp.

Stéphane - Plastic Ethics : Bonjour Marina, pouvez-vous nous expliquer la genèse de la "wave" océan et de POP : « plastic ocean platform » ?

Marina – The Camp :  La genèse de la "wave océan" c'est d'abord la genèse de The Camp. Nous avons d'abord créé The Camp avant de créer des programmes. On est parti d'un constat, des ruptures auxquelles le monde est confronté. Que des choses vont de pire en pire, d'un sentiment d'urgence et d'un sentiment de colère contre l'establishment ou plus généralement ceux qui ont le pouvoir et qui ne s'en saisissent pour faire des choses exceptionnelles. Ce constat ne nous va pas. Donc nous avons créé The Camp. Nous avons levé des fonds et on a d'abord créé un lieu, dans la nature, pour s'éloigner de tout et se reconnecter à l'essentiel : la terre, ses hommes, ses animaux, son écosystème. 
Et dans ce lieu, rassembler des gens pour pouvoir créer différemment. On pourrait nous poser la question, pourquoi un lieu physique à l'heure du tout numérique ? Parce que l'on croit justement que la créativité va venir d'une intensité entre des connexions humaines. Notre parti pris à The Camp c'est de réunir des disciplines qui se tournent le dos, de réunir des générations qui ne travaillent pas habituellement ensemble et de travailler avec différentes cultures. De ces talents qui sont animés par une même envie de changer les choses et qui ne savent pas forcément comment faire ou qui ne savent pas par où commencer, ils vont venir à The Camp qui va être un peu leur camp de base, leur refuge. Grâce à notre lieu absolument exceptionnel, grâce à notre méthodologie, notre boîte à outils on va générer de la friction positive et on pense qu'il y a un génie commun qui va émerger. 
Ensuite de ce génie et de ces idées créatives uniques, on va pouvoir les accompagner de l'idéation en passant par : le prototypage, le "proof of concept", le test et expérimenter dans la vie réelle grâce à la participation d'enfants, de designers, de résidents créatifs, d'artistes et de scientifiques et de techniciens. Nous sommes soutenus par un quart d'entreprises du CAC 40, dix-huit grands partenaires fondateurs, et aussi par les pouvoirs publics. De tout cet écosystème nous pensons que l'on va pouvoir créer des idées et des projets qui vont changer le monde.

Stéphane : Changer le monde comment ?

Marina : Un monde qui on l'espère sera plus excitant, que celui dont nous avons hérité et que l'on pourra léguer tout en confiance à nos enfants. Donc à The Camp nous avons un parti pris très fort sur la radicalité. Une radicalité qui ne sera pas systématiquement en rupture mais nous pensons que si l'on veut un monde différent, il ne faut plus répliquer, appliquer les modèles du passé. Donc il faut que l'on crée différemment pour changer les choses dans un écosystème différent en s'autorisant à prendre des risques. Pour avoir des idées en rupture il faut ne pas avoir peur de l'échec sinon on va faire appel à son côté rationnel et moins penser avec son intuition. Nous faisons en sorte que les personnes puissent créer en toute confiance. Donc dans l'écosystème de The Camp, nous avons des programmes à destination des enfants des managers, du privé, du public avec des artistes créatifs, des codeurs, des designers réunis dans leur domaines en résidence pendant six mois à The Camp. Et nous travaillons ainsi à créer de l'impact positif pour un monde dont on rêve tous.

Et à The Camp nous avons un programme qui s'appelle « Wave » que l'on a créé parce que justement on voulait nous aussi contribuer à créer un monde plus humain avec des modèles plus organiques. Donc nous nous sommes posé la question : Comment pouvons-nous changer les choses en étant qui nous sommes. On s'est dit : on ne va pas réunir mais créer des "change makers". On va les élever, les entraider pour qu'ils deviennent des gens en conscience et qu'ils puissent ensuite repartir chez eux dans leur famille, dans leur organisation et puissent changer les choses. 

Nous croyons en l'action, en la vision collective pour engager l'action raisonnée et canalisée. Nous rencontrons beaucoup de start up par le monde qui ne trouve pas leur marché parce qu'il n'y a pas de vision collective, qu'ils ne partent pas de la demande mais d'une idée géniale, donc nous voulons nous assurer que nous pouvons accompagner des idées jusqu'à leur marché. C'est un lieu unique au monde parce qu'il n'a pas d'autre lieu qui a été créé pour accompagner des écosystèmes compétents. Donc nous avons au sein de The Camp, un programme que j'ai initié qui s'appelle Wave. L'idée est de se suivre l'ONU et son "call for action" international pour réunir et engager des énergies à résoudre certains problèmes de société d'ici 2030. Nous avons décidé d'y contribuer. Nous sommes donc partis des enjeux de l'ONU, nous en avons sélectionné certains avec l'équipe de The Camp avant même que The Camp ne soit créé en juin 2017. Et nous avons voulu d'abord travailler sur les océans. On s'est dit que la première Wave, notre premier mouvement collectif autour des enjeux sociétaux et de l'environnement sera sur les océans.

Stéphane - Plastic Ethics : Cela vous est venu de manière évidente ? 

Marina : Cela commence par une histoire, celle de Frédéric Chevalier le fondateur de The Camp qui était un champion de planche à voile. Et aussi de l'équipe cœur de The Camp qui ont tous un rapport fort avec l'océan dont moi qui suis une surfeuse. Il y a aussi beaucoup de gens dans l'équipe qui font du kite surf. Donc nous avons tout dans notre équipe un rapport très émotionnel, et récurrent avec l'océan. Du coup c'est devenu une priorité évidente.

Comme notre sujet à The Camp c'est l'intérêt général. Mais dans le cadre des océans, c'est une problématique d'intérêt général et nous avons constaté qu'il y a très peu d'initiatives qui fonctionnent en dehors de silos et de manière transversale.

Ils sont très bien traités sur leur verticale respective et parfois même ils sont en concurrence alors qu'ils travaillent pour la même cause. Notre force à The Camp c'est d'être fédérateur par le lieu, un tiers lieu de confiance dans lequel on se sent protégé et dans lequel on a envie d'agir différemment et dans lequel on peut enlever aussi sa casquette individuelle et penser à autre chose que ses propres intérêts financiers. La problématique des océans est un vaste sujet : l'acidification globale, la pêche intensive et le plastique.
Et de fil en aiguille nous avons rencontré des gens, Simon Bernard de Plastic Odyssey, The Sea Cleaner d'Yvan Bourgnon et aussi Jean-Ronan, notre chef de projet sur notre projet "Wave" océan. 
Et comme il faut bien commencer par quelque part, nous avons réfléchi à la problématique sur le plastique. Et nous avons réuni des associations, des chercheurs, des scientifiques à The Camp pour réfléchir sur le sujet.

Stéphane : Des experts français, internationaux ?

Marina : À la base des français, des suisses. Au départ c'était un petit comité volontariste de personnes qui défendent tous la même cause et avec des partis pris différents. Nous leur avons posé la question : "qu'est-ce qui vous donnera envie de travailler ensemble car nous voulons lancer un mouvement".
Donc nous sommes arrivés à la conclusion que nous voulions écrire un rapport qui puisse faire état de ce que l'on connaît sur la réalité de la pollution plastique dans les océans et aussi de ce qu'on ne sait pas parce qu'il y a beaucoup de rapports mais on en sait très peu de l'étendue et de l'impact de cette pollution sur notre santé, l'environnement et nos écosystèmes.

Stéphane : Pourtant il y a déjà une connaissance de l'impact de l'océan sur la photosynthèse et la création de l'oxygène ? L'océan participant à soixante-dix pour cent de la photosynthèse à l'échelle de la planète et que la pollution plastique dans les océans puisse dérégler la photosynthèse maritime.

Jean-Ronan – The Camp : Ce que nous ont dit nos associations, nos experts, c'est qu'il y a un problème d'amont et de gestion du plastique qui arrive dans l'océan et non pas forcément un problème d'océan même si c'est une aberration de retrouver du plastique dans l'océan. Le plastique vient à quatre-vingts pour cent au moins de la terre ferme, donc il faut régler le problème à terre et non pas en mer. Il y a un côté très affectif avec l'océan, c'est utile de penser d'essayer de retirer le plastique des océans et des plages mais cela ne règle qu'une infime partie du problème parce que l'on sait qu'il y a un pour cent du plastique qui reste en surface. Le reste coule ou se fragmente tellement qu'il est impossible de le retrouver. Et il y a toujours 8 millions de tonnes de plastique qui arrive dans l'océan chaque année. Et sur ce que l'on peut récupérer par des projets comme Ocean Cleanup, ils nous disent que c'est 50.000 tonnes sur 8 millions de tonnes. Cela ne règle le problème qu'en partie. Il y a donc un problème d'échelle.
Nous avons donc réuni des scientifiques pour qu'ils nous fournissent la photographie de ce que l'on sait et de ce que l'on ne sait pas. De la même manière on ne sait pas dire si le plastique qui se retrouve dans l'océan a un impact sur la santé humaine. 

Stéphane : Certains affirment qu'il y a des produits chimiques qui se fixent sur le plastique retrouvé en mer. Et des micro fibres plastiques des vêtements qui se retrouvent beaucoup en mer?

Jean-Ronan : Oui on le dit aussi. Mais on ne sait pas dire de l'impact sur la santé. Ainsi, les scientifiques se demandent comment empêcher que tous les déchets plastiques se retrouvent en mer : du nano plastique, au micro plastique, au macro plastique, des fibres, et qui peuvent avoir un effet sur les écosystèmes.

Notre premier point était donc de se mettre d'accord sur un premier constat commun. Ensuite nous nous sommes demandé où fallait-il agir pour récupérer les déchets plastiques en mer, même si ce n'est pas grand-chose mais surtout éviter qu'il y ait huit millions de tonnes qui arrivent chaque année dans l'océan.

Les questions sont donc : D'où vient ce plastique, quelles sont les moyens pour arrêter cette pollution ? Et surtout comment peut-on réinventer un modèle de gestion du plastique pour qu'il ne soit plus un déchet mais une ressource, et qu'il soit valorisé. Et pour qu'on ne le jette plus notamment quand on en a plus besoin car on en aura toujours besoin en termes d'énergies ou de matières.

Stéphane : Pourtant les déchets plastiques peuvent être valorisés à jusqu'à plusieurs centaines d'euros la tonne ?

Jean-Ronan : Oui effectivement mais il n'y pas vraiment de modèle économique viable pour dire que le déchet plastique a une valeur. Certains plastiques en ont mais la majorité n'en ont pas. C'est pour cela qu'une partie part dans des incinérateurs, soit dans des décharges ou au pire dans les milieux naturels.

Stéphane : La donne peut-elle changer avec les machines de chauffe des déchets plastiques à pyrolyse pour transformer le plastique en essence ou diesel ? Notamment avec les technologies open source que Plastic Odyssey va promouvoir ?

Jean-Ronan : Mais il ne faut pas non plus résoudre un problème pour en créer un nouveau ayant un impact le changement climatique en recréant des énergies fossiles et des émissions de CO2 à partir du plastique. Ce qu'il faut faire, c'est créer des situations transitoires pour gérer le plastique dont on ne se sait pas quoi faire. Mais le plastique doit avoir un meilleur usage que d'être mis dans un moteur thermique. Disons qu'à partir du moment où l'on a aussi besoin de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, on ne peut pas juste dire que l'on a trouvé la solution et que l'on va recréer du pétrole à partir des déchets plastiques pour le brûler ainsi parce que ça alimente un autre problème. 

Stéphane : Mais est-ce que ça ne permettrait pas de faire une transition douce avant de sortir progressivement des énergies fossiles en rationalisant le recyclage du plastique ?

Oui mais l'idée ce n'est pas de mettre des pyrolyseurs partout dans le monde mais plutôt de sensibiliser. Dire que l'on peut recréer du pétrole à partir du plastique c'est formidable tant qu'on a des moteurs thermiques ainsi on peut éviter de rechercher du pétrole ailleurs dans les sous-sols. Mais une autre idée c'est d'en faire des choses qui soient plus pertinentes en pensant le plastique comme un matériau réutilisable que l'on peut réinjecter dans une économie de type circulaire. Car le plastique est un matériau qui dure très longtemps avec beaucoup de vertus mais qui est utilisé pour des choses très futiles comme les pailles en plastique ou les cotons tiges. Nous nous sommes habitués à beaucoup trop de confort avec du plastique à usage unique et aussi avec des aberrations comme des avocats coupés dans des emballages plastiques ou des fruits déjà épluchés emballés dans du plastique par exemple. À The Camp, nous ne disons pas encore, telle est la solution mais nous faisons comme beaucoup le constat, que le plastique malgré son fort potentiel est trop souvent utilisé à usage unique et se retrouve quasi systématiquement dans les océans. Et cela n'a pas de sens.

Stéphane : Pensez-vous que nous devrions un jour selon vous sortir du plastique ?

Jean-Ronan : Non, ma conviction c'est d'arrêter le sur-abus déraisonné du plastique à usage unique. Mais je ne sais pas encore le chemin que l'on va prendre pour en sortir. Sortir du plastique ce n'est pas possible car tout est en plastique : les voitures, avions, et même les routes. C'est le matériau bon marché de la croissance économique du 20ème siècle et encore plus du 21ème siècle. Il faudrait si on arrive à le faire utiliser le plastique de façon beaucoup plus raisonnée et plus vertueuse.

Si on arrive à le faire car on ne peut pas financer un concept d'économie circulaire s'il n'y a pas de véritable modèle parce que recycler le plastique a un coût énergétique très fort. Le problème c'est aussi de penser le bilan énergétique pour recycler le plastique et c'est colossal et si c'est juste une fois ce n'est pas suffisant.

Stéphane : Mais repartir du plastique pour produire du plastique est moins impactant en termes de CO2 que de repartir de la chaine actuelle avec l'extraction du pétrole ?

Jean-Ronan : Tout à fait, car la production de pétrole impacte inévitablement le changement climatique en termes d'énergies pour le produire et pour le transformer. Simplement, je ne pense pas qu'on arrivera à continuer à faire tourner la machine indéfiniment en disant que l'on va continuer à produire autant de plastique voir plus car les projections sont de fois deux à fois quatre d'ici 2050. Et se dire que l'on va réussir à gérer le problème du cycle de vie en le recyclant une fois n'est pas suffisant. Il faudra aussi à un moment donné laisser tomber le plastique qui n'est pas vraiment utile, celui dont on peut se passer. Donc ce sera certainement un ensemble de solutions pour aller à la fois chercher le plastique qui se trouve dans l'océan, le peu qu'on peut récupérer, à quel prix et à quel bilan énergétique. Si ça coûte des milliards de récupérer peu de plastique et avec une empreinte carbone colossale, il ne faudra pas non plus se tromper de combat. Car il ne faut oublier que pout quatre-vingt-dix pour cent du plastique qui se trouve dans les océans il n'est pas possible de le récupérer, il reste dans le milieu maritime. On peut seulement récupérer ce qui est visible. En cherchant à récupérer le plastique en profondeur dans les océans, on tuera plus de faune maritime qu'on pourra en sauver. Les scientifiques disent qu'en utilisant des aspirateurs à micro plastique, on prendra beaucoup de plancton indispensable à la vie marines et des micro-organisme participant à la photosynthèse marine.

Stéphane : Y a-t-il selon vous des solutions globales pour recycler et nettoyer les déchets plastiques des océans ? Avez-vous une base de propositions ?

Même en connaissant bien le sujet de la pollution plastique et de l'océan je ne suis pas capable à ce jour de dire voilà ce qui va permettre de régler le problème. En revanche je pense qu'il n'y a pas une solution qui va régler le problème mais un agrégat de solutions. Il faudra selon moi avoir examiner les solutions selon des critères d'efficacité pour ce l'on veut faire. Personnellement, je pense qu'un projet comme Ocean Cleanup devrait revoir son projet pour mettre des barrages à la sortie des fleuves plutôt qu'en plein océan. Car à la sortie des fleuves tu vas pouvoir récupérer beaucoup plus de déchets plastique qu'en pleine mer car dans les océans le plastique est déjà en majorité fragmenté et difficile à extraire.

Stéphane : Et à propos de "plastic ocean plateform" que vous avez initié. Qu'en est-il ?

C'est une plateforme collaborative qui permettent de réunir des personnes qui ne se parlent pas habituellement entre eux. C'est à dire des scientifiques d'un côté qui essayent de comprendre le problème, des ONG qui essaient de faire avancer la prise de conscience du problème et qui essayent de mettre en avant des solutions. Et puis des porteurs de solutions travaillant en amont et qui sont les producteurs de plastique. Donc on essaye de réunir toutes ces personnes en leur rappelant que l'on a qu'une seule planète, qu'un futur possible. Nous regardons ensemble comment prendre le problème et quelles sont les bonnes solutions et non pas avec des fantasmes qui sont aussi générés par une difficulté à comprendre la complexité du monde. Même si notre monde est complexe, nous n'en sommes pas encore au chaos qui demanderait de prendre des décisions radicales, même si le changement climatique apparait comme étant inévitable.

Stéphane : Plastic Ocean Platform c'est pour l'instant un groupe de discussion qui a émis un rapport ?

En effet, les ONG nous ont dit qu’elles n’avaient pas assez de bases scientifiques pour valoriser leurs actions ou en tout cas pour les justifier. Donc il y a un besoin d'avoir une base scientifique collective qui pourrait servir à justifier la promotion de leur action et des solutions proposées contre la pollution plastique dans les océans. Notamment à propos du fait d'empêcher que le plastique arrive dans l'océan car une fois fragmenté il impossible de récupérer. Les ONG promeuvent le fait qu'il ne faut pas que ça arrive. Il est nécessaire d'avoir une base scientifique parce que sinon, on peut tout dire et on peut aussi s'embarquer dans des directions qui ne sont pas pertinentes. Nous avons donc réuni les scientifiques et les ONG pour apporter des réponses sur les sujets qui sont présentés dans notre rapport. Ces questions sont aussi les questions que le grand public se pose. Ensuite l'idée c'est d'ouvrir ce groupe à toutes les personnes qui travaillent sur le sujet du plastique et sur les moyens de le recycler et de le valoriser pour réfléchir ensemble sur le problème et comment segmenter les solutions, à les rendre possible et à essayer avec les pouvoirs publics, les collectivités territoriales et avec les producteurs et recycleurs de plastiques à avoir à voire toute la chaîne de valeur qui rentre dans une logique de transformation pour arriver in fine à ce que les millions de tonnes de plastique n'arrivent plus dans l'océan chaque année. L'enjeu est là. L'idée c'est d'abord de rendre cela possible. L’idée crédible d'un monde sans plastique dans l'océan et d'un monde sans plastique qui arrive dans la nature et comment le gérer. Et avec une contrainte supplémentaire : autant dans les pays occidentaux il y a moins d'apports de plastiques mais que le problème a été décalé sur l'Asie et l'Afrique qui sont les zones qui contribuent le plus à rejeter des déchets plastiques dans les océans en grande partie parce que beaucoup de nos déchets sont renvoyés vers ces continents. 

Merci à Marina et Jean-Ronan pour leur travail exceptionnel et ces précieuses informations.

Pour Plastic Ethics, Stéphane Boulissière

Plus d’information sur le site de The Camp : https://thecamp.fr/fr/oceans

Infographie, libérons nos océans du plastique : https://thecamp.fr/fr/document/infographie-plastique-dans-les-oceans-2018

Et le rapport complet "Plastic Ocean Platform" de The Camp ici : https://thecamp.fr/document/plastic-pollution-ocean-pop-2018-scientific-summary

Dates clefs du projet

30 juin 2017 : 10 groupes rassemblés à The Camp s’accordent sur les principes et objectifs de la Plastic Ocean Platform : P.O.P.

15 octobre 2017 : La P.O.P est officiellement lancée

4 et 5 décembre 2017 : Pour la première fois, plus de 40 scientifiques et activistes venant de 12 pays différents se réunissent à The Camp

Décembre 2017 - janvier 2018 : 5 équipes pluridisciplinaires travaillent de manière collective sur un rapport commun qui établit un état des lieux partagé de la pollution plastique et propose des pistes prioritaires pour l'endiguer. 

12 mars 2018 : La P.O.P remet son message et annonce la suite de ses actions, lors de la sixième Conférence internationale sur les débris marins à San Diego, États-Unis.

26 et 27 novembre 2018 : Organisation d’un ImagineCamp#02 sur les imaginaires d’un océan sans plastique.